Le patrimoine peut être défini comme l’ensemble des biens matériels et immatériels, ayant une importance artistique et/ou historique reconnues. Ces possessions peuvent être publiques ou privées.
Le patrimoine est préservé, restauré, sauvegardé et montré au public. Le patrimoine fait appel à l’idée d’héritage, légué par nos ancêtres et que nous devons transmettre intact et de manière améliorée aux générations futures. La notion est vaste et englobe en d’autres secteurs : l’architecture, les paysages, des objets divers, des jeux, des chants, des écrits... et la liste est encore longue.
Portiragnes est une ville très ancienne où les premières traces d’habitat sédentaire remontent à plus de8 000 ans. Grecs, romains, gaulois, wisigoths, arabes, francs, espagnols... Notre commune fut occupée par de nombreux peuples qui ont légué différentes richesses patrimoniales.
Que fait-on aujourd’hui pour préserver, sauvegarder et montrer au public ce patrimoine portiragnais ?
Nous sommes en droit de nous inquiéter car ces dernières années, notre municipalité semble avoir oublié des composantes du patrimoine. Voulant paraître moderne, la municipalité effacerait-elle les traces d’un Portiragnes ancien ?
L’une des premières victimes de ce coup de neuf est le blason de la commune. Ce blason, choisi par les portiragnais au XVIIIème siècle, se trouve être systématiquement remplacé par le nouveau logo, conçu par une boite de communication peu au fait de l’histoire portiragnaise et inspiré par le nouveau concept très tendance de la commune, « Portiragnes, mer et nature ». Nouveau logo que l’on trouve partout, autant sur les affiches, les publications municipales, les réseaux sociaux ainsi que sur le rond-point de Portiragnes-Plage. Nos élus préfèrent donc un logo « branché » au blason des Portiragnais, rappelant le bleu de la mer, la richesse par le jaune et l’ancien rempart couronnant le tout.
Adieu blason ?
La municipalité s’est empressée de recouvrir le mur de la Place de l’Hôpital faisant disparaître les vestiges de l’ancien rempart. Beaucoup d’entre nous, ont pu remarquer aussi le crépi blanc du mur du cimetière. Un mur réalisé il y a plus d’un siècle et qui laissait apparaître les pierres volcaniques si authentiques dans notre commune. Tout a été recouvert. N’y avait-il pas moyen de restaurer ce mur en redéfinissant les jointures afin de faire ressortir les vieilles pierres comme dans certaines maisons du vieux village ?
Adieu vieux murs ?
Que dire encore du monument aux morts de l’église Saint- Félix dont certains noms ne sont plus visibles, bien que cela fut signalé il y a six ans à Mme Chaudoir, alors élue à la culture et désormais première magistrate. Depuis 1905, les mairies ont en charge la préservation et l’entretien des édifices religieux. Nos jeunes portiragnais morts à la Grande Guerre ont le droit au respect et au devoir de mémoire.
Adieu nos anciens ?
Il est triste de constater que la municipalité a relégué bien loin notre patrimoine ancien et récent. Aucun effort n’est fait pour se rappeler que Portiragnes ne s’est pas fait en un jour. Nos élus nous diront sûrement que c’est la modernité qui veut ça, que le logo est à la mode, qu’un coup de crépi est plus joli qu’un vieux mur. La modernité oui mais pas au détriment du passé. Actuellement, Rome crée sa troisième ligne de métro et n’a pas pour autant repeint le Colisée.
Il serait grand temps d’avoir une politique culturelle et patrimoniale responsable et respectueuse pour que nous n’ayons pas à dire adieu à notre identité locale.