Quand le théâtre est d'intelligence et d'émotions, il revient à ce qu'il a de plus populaire, et d'universel... On ne sait s'il faut évoquer le talent ou l'exigence de l'art public quand il ne se confond pas avec la monstration de l'égo...quand il est tourné vers l'objectif de questionner le monde et la condition humaine dans une langue intelligible. Que dire de la Chambre en Inde...sinon qu' à chaque fois que je vois un spectacle d'Ariane Mnouchkine, je ne suis plus dans le spectaculaire...je n'oublie pas que je suis dans une salle de spectacle mais en même temps, je suis ailleurs dans une autre dimension, renvoyée à ma condition et à la communauté humaine...Je ne sais si c'est ce qu'on appelle la catharsis mais ce que je peux dire c'est qu'Ariane Mnouchkine fait partie de ces créateurs et metteurs en scène qui m'ouvrent au monde, à l'autre et à moi-même...et dans cet incroyable temps de théâtre, dans une mise en abîme sublime je savourerai et me remémorerai longtemps ce magnifique instant théâtral quand seul face au public ce "petit comédien presque ridicule" sous les oripeaux d'un djihadiste vient dans son monologue nous rappeler la scène du Dictateur de Charlie Chaplin...Je ne sais si le texte est tout à fait le même, mais quelle force, quelle émotion que ces paroles délivrées, dans une sobriété fragile et pourtant d'une incroyable tenue. Une fragilité et une présence plus forte encore que celle de Chaplin dans la scène du Dictateur.
Chapeau bas les artistes.
https://www.youtube.com/watch?v=0xCM_pJw-lE